Les clefs de l’implantation du colza
Entre la baisse des températures et la présence d’insectes ravageurs, le colza doit faire face à des conditions automnales contraignantes. Dès l’implantation, l’itinéraire technique vise à produire des pieds vigoureux, robustes, avec une croissance végétative dynamique et continue.
La réussite du colza repose sur la robustesse des pieds avant la période hivernale et une reprise dynamique de la croissance végétative en sortie d’hiver. Les pieds de colza doivent être vigoureux afin de faire face aux bioagresseurs, notamment les insectes d’automne et les larves de coléoptères. L’implantation constitue donc une étape clef pour préserver le potentiel de rendement. Quelques points de repères existent de manière à sécuriser l’élaboration du rendement.
Atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre
Dès son émergence, le colza affronte des conditions contraignantes : baisse des températures, vols d’altises… Plus la plante lève tôt, plus elle pourra résister aux stress et aux attaques. L’objectif de l’itinéraire technique est d’atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre, avec un semis réalisé avant le 1er septembre. Pour y parvenir, plusieurs conditions doivent être réunies, à commencer par un précédent favorable, avec un reliquat d’azote disponible et peu de résidus, et un travail du sol optimisé, qui favorise l’enracinement du pivot. La bonne connaissance de la structure du sol est un prérequis indispensable. Entre des sols argileux et limono-sableux, la stratégie diffère : dans le premier cas, le semis doit être précoce, tandis que dans le second les semences peuvent être semées plus tardivement. Quant au choix de la variété, deux critères sont à privilégier : la forte vigueur de départ et la reprise végétative précoce en sortie d’hiver.
Entre 30 et 60 graines par mètre carré
À l’étape du semis, la maîtrise du peuplement constitue un point de vigilance, car il conditionne la robustesse des pieds. Pour obtenir des colzas forts et vigoureux, la densité optimale se situe entre 20 et 30 plantes par mètre carré à l’automne, en semant 30 à 60 graines/m² à une profondeur comprise entre 2 cm et 4 cm. Là encore la structure du sol détermine le travail : en sol moyen à profond, l’écartement n’aura pas d’impact sur le rendement, tandis que dans le cas de sols argileux superficiels, les écartements inférieurs à 40 centimètres sont conseillés pour bien occuper le sol.
L’utilisation d’un semoir monograine constitue un véritable atout dans la réussite du semis du colza : grâce à un positionnement de la graine plus régulier et à un meilleur contact entre la terre et la semence, le matériel favorise l’homogénéité des levées.
Azote et phosphore pour assurer une croissance dynamique
Une fois la plante levée, sa croissance doit être dynamique et continue à l’automne. La nutrition du colza doit donc être optimale en azote et en phosphore, dès le semis, en s’appuyant sur plusieurs sources : la fertilité, les reliquats, la fertilisation, minérale et organique, et les associations de légumineuses. Selon l’institut Terres Inovia, pour limiter le risque de dégâts, la biomasse aérienne doit dépasser 1.5 kg/m² en entrée d’hiver, avec des pieds d’au moins 25g/plante à la mi-octobre et 45g/plante en entrée hiver.
En sortie d’hiver, une reprise dynamique permet au colza de limiter globalement le risque de dégâts de coléoptères ou de leurs larves. Et ainsi de préserver le potentiel de rendement !